jeudi 9 décembre 2010

Tanger La ville aux mille chantiers

-Remise à niveau urbaine, reconversion du port…
-Tanger Med véritable locomotive de développement


Tanger serait-elle à l’aube d’une nouvelle ère? Nul ne peut le prédire, mais la ville du détroit semble animée par un vent de relance depuis quelques mois. Sans aucun doute, c’est par la mer que la ville de Tanger voit arriver le développement. C’est le cas du port de Tanger-ville et de sa reconversion dont les travaux devraient être lancés incessamment.
Ce port, appelé à servir de cœur battant pour l’animation et le tourisme de la ville, devrait permettre de faire gagner des positions à Tanger en la projetant parmi les villes côtières les plus en vue de la Méditerranée, à l’image de Malaga au sud de l’Espagne. Le pari sur la croisière et les croisiéristes n’est d’ailleurs pas étranger à cette comparaison, vu que la ville de Malaga dispose d’un des premiers ports de croisière de l’ouest de la Méditerranée. Ce travail en profondeur qui devra accompagner le port concerne aussi le reste de la ville dont la mise à niveau lancée en 2005 continue malgré quelques accidents de parcours. C’est le cas de plusieurs quartiers de la ville qui ont été réaménagés et retravaillés dans une optique plus moderne et conviviale à la fois. La place du 7 Avril, inaugurée il y a quelques années, en est l’exemple le plus impactant avec un embellissement de l’ensemble du périmètre entourant cette place allant jusqu’à Bouarrakia selon une nouvelle conception.
Cette remise à niveau a servi d’attrait pour de grandes enseignes internationales en matière d’hôtellerie. Husa par exemple a repris le Solazur et d’autres devraient suivre dès l’année prochaine. C’est le cas aussi d’un autre investissement de taille qui est en cours avec la reprise du Palais Tazi, à reconvertir en hôtel de luxe pour 450 millions de DH.
Mais, avantagée par rapport à d’autres centres urbains méditerranéens, Tanger dispose d’autres niches de développement. L’industrie et le projet Renault Melloussa en sont l’exemple parfait. Ce projet d’environ 750 millions d’euros (8,250 milliards de DH) dans une phase initiale devrait être porté à 1,1 milliard d’euros lors d’une seconde phase, soit un peu plus de 13 milliards de DH.
Renault Melloussa dont les travaux de construction sont en cours devra entrer en service dès 2012. L’usine produira dans une première phase 170.000 véhicules par an, selon le management de la firme au losange. Dans une deuxième phase, ce volume devrait atteindre les 400.000 unités, soit environ une voiture par minute dont l’essentiel de la production sera destinée aux marchés émergents. Elle devra employer quelque 6.000 personnes de manière directe et assurera la création indirecte de 30.000 emplois supplémentaires, selon Renault. Les premiers effets de cette installation se sont déjà faits sentir avec l’arrivée successive de plusieurs fournisseurs de la firme française dont de grands noms tels Faurecia ou Visteon, entre autres.
Ce développement industriel est accompagné par le succès fulgurant du complexe portuaire TangerMed. Cet ensemble de ports a permis de doter la rive sud du détroit de Gibraltar d’une sérieuse alternative aux ports espagnols, Algésiras en particulier. Le port roulier, inauguré en juillet dernier par le Roi, a démontré la capacité marocaine à s’ériger en référence pour le transport de passagers et de marchandises, au même titre que TangerMed I l’a démontré, quelques années plus tôt pour le cas du transbordement de conteneurs. TangerMed mise actuellement sur l’extension avec un deuxième port de conteneurs dont l’entrée en service effective devrait se faire en 2014. Le projet de construction a déjà été lancé en mai dernier. Il a été attribué en juin 2009 au groupement d’entreprises formé par Besix, Bouygues travaux publics, Bymaro, Saipem et Somagec. La première phase du projet concerne l’ensemble des infrastructures de base du port et la réalisation d’un des deux terminaux à conteneurs du port pour une entrée en service effective du port en 2014. Ce sera un port à conteneurs une fois et demi plus grand que Tanger Med I avec une capacité de 5,2 millions de conteneurs en vitesse de croisière.


Financement
Pour rappel, le plan de financement de Tanger Med II, au titre de la réalisation de la première phase du projet, est assuré d’une part par un apport en fonds propres, réparti à parts égales entre l’Etat et TMSA, et d’autre part par un prêt auquel participe outre la BEI pour 200 millions d’euros, le Fades à hauteur de 1,5 milliard de dirhams. Le tout sera complété par un emprunt obligataire assorti d’une garantie de l’Etat de 2 milliards de DH.
Source l’Economiste

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