Fruit d’un partenariat entre l’État marocain et des investisseurs privés, la Tanger Free Zone a été lancée en 1999 comme projet pilote à l’échelle du Royaume. En une décennie, elle a su attirer un demi-millier d’entreprises – de treize pays différents - qui emploient quelque 50 000 salariés. Résultat : le parc industriel se développe aujourd’hui au-delà de son site d’origine, du côté de Tanger Med mais aussi de Tétouan.
En passant à proximité de la Tanger Free Zone (TFZ), on est bien loin d’imaginer combien l’activité est intense derrière le poste de douane qui marque l’entrée. Pourtant, il n’y a qu’à observer chaque jour le ballet incessant des camions et du millier de minibus transportant le personnel pour se rendre compte de l’importance de ce pôle industriel qui s’étend sur plus de 300 hectares. Caserne de pompiers, clinique, système de collecte des déchets, station d’épuration, associations sportives, et depuis peu navette gratuite pour se déplacer à l’intérieur de la zone… la TFZ est une véritable ville. Depuis sa création, la zone franche d’exportation a connu une très forte croissance. « En dix ans, nous sommes passés d’une dizaine d’entreprises spécialisées dans le câblage et l’automobile à 550 sociétés œuvrant dans des domaines aussi variés que l’électronique ou le textile », se félicite Jamal Mikou, directeur général de Tanger Free Zone. Si l’automobile (Yazaki, Delphi…) et l’aéronautique (Daher, Tronico) font figure de précurseurs, d’autres activités leur ont rapidement emboîté le pas, à l’image des secteurs de la maintenance informatique, des systèmes d’information ou encore de la finance. Le parc industriel tangérois abrite à l’heure actuelle des entreprises de treize nationalités : en majorité françaises et espagnoles,maiségalement marocaines, italiennes, américaines et japonaises, séduites par les nombreux avantages liés au statut de la zone franche, comme l’exonération des droits de douanes et le régime fiscal attractif. Les sociétés viennent aussi y chercher une main-d’œuvre nombreuse et qualifiée, notamment les équipementiers automobiles qui disposent d’un centre de formation sur place. Autres atouts et non des moindres, la proximité de l’Europe et la présence d’infrastructures toutes proches : l’aéroport Ibn Battouta, l’autoroute reliant Tanger à Rabat, Casablanca, Marrakech et Agadir, et bien sûr le nouveau port de Tanger Med. La zone franche d’exportation ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Pour faire face à la future demande, le site de Tanger a d’ores et déjà prévu une deuxième entrée sur la route de Sidi Kacem, ainsi qu’une réserve foncière d’une centaine d’hectares attenants à son emplacement actuel afin de pouvoir s’agrandir. Tanger Free Zone se développe d’autre part à l’extérieur de la ville du Détroit, en particulier autour de Tanger Med et de la future usine Renault de Melloussa, qui doit donner naissance au Tanger Med Automotive. Tétouan n’est pas en reste avec Tetuan Shore, zone dédiée à l’offshoring et dont les travaux sont en cours. Une zone franche commerciale doit de son côté voir le jour à Fnideq. À terme, TFZ devrait s’étendre sur une surface totale de 5 000 hectares.
La TFZ en chiffres
300 : c’est le nombre d’entreprises déjà en activité sur le site de Tanger Free Zone, parmi les 550 sociétés qui ont prévu de s’y implanter. 50 000 salariés y travaillent chaque jour ; un chiffre qui pourrait bientôt passer à 60 000. Au plan financier, les investissements augmentent chaque année et ont atteint 6 milliards de dirhams en 2009. Une bonne santé qui lui a valu d’être classée récemment 8e au rang des zones franches mondiales par le magazine Foreign Direct Investment, du groupe Financial Times. À noter enfin que la TFZ occupe actuellement 345 hectares sur les 500 disponibles à Tanger et les 5 000 hectares destinés à l’ensemble des différents parcs de la région du Nord.
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